Race Across France 2500
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jeu 20 — dim 30 juin 2024
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L’énorme morceau.
Avec le toujours méticuleux, précautionneux, égal, attentif et lucide « on trouvera mieux ailleurs » @julien : merci ! Et puis, en solo, on suivra @fred qui part 20’ avant nous.
D’après le suivi live, on termine 2e équipe en 230h39’ (9j14h39’) avec¿ ouch, quasiment 110h d’arrêts. Soit près de la moitié du temps, oui, oui. Une trace officielle à 2589 km, on en a fait 2629 selon le cumul GPS¿ ça aurait pu être pire. Trois erreurs majeures : +2 km de gravel, +4 (pas de bip hors course) et +7 km (recalcul Garmin foireux) et le reste ? eh bien recherches de boulanges ou commerces ou encore coins sympas pour dormir, voire raccourcis qui rallongent, j’imagine.
0 : problème mécanique. Oufti on s’en sort carrément bien. J’ai juste dû régler trois fois le dérailleur avant dont la cage est légèrement tordue (juste avant le départ, probablement, peut-être durant le voyage ?).
1 : regret, de ne pas avoir pris la truffade au resto Mont d’Or, le dimanche midi.
1 aussi : déception, il n’y avait plus de crêpes quand on est arrivés à Lizy s/Ourcq.
Les stats et mémoires (peut-être pas toutes dans le bon ordre) par tranche de 24h.
Jour 1, 00--24 : 1h15 de dodo à Bapaume à 3h12 du matin, pk 101. Le matelas, ça fait vachement de bien pour bien dormir. Redémarrage à 4h58 pour Lizy (avec une superbe traversée de la Somme au passage) où l’on s’arrête déjà trop longtemps : de 11h23 à 12h45. on repart pour Nangis et sa pause boulange (35’) puis pour Chéroy et sa pause kébab (70’) avec réservation de l’hôtel à Montargis puisqu’il pleut depuis avant Lizy. Entre les pauses ? Aucun souvenir. Ciel bouché, pluie, routes bof. On quitte la trace après Amilly à 22h avec 400 km au compteur. Installation à l’hôtel où nous sommes rejoints par Fred, tentative de séchage de fringues, couchés vers 1h. On est déjà bien à la traîne, avec 400 bornes¿ ça laisse rêveur.
Jour 2, 24--48 : c’est parti à 5h14 (45’ de préparation, beaucoup trop long mais on ne s’améliorera que très peu sur ce point jusqu’à la fin) pour Gueugnon que l’on atteint à 17h après 224 km. 96’ sur place pour se réchauffer, manger et réserver à nouveau un hôtel. Redémarrage pour l’hôtel (que l’on atteint à minuit) à la sortie de Vichy (que l’on traverse à la cool, avec Stéphane USS425). 304 km pour ces 24h.
Jour 3, 48--72 : réveil à 4h, redémarrage à 4h40, grosse pause boulange en ville où Julien se pose déjà des questions quant à son tonus musculaire dorsal. Ça monte doucement, graduellement, sans pluie et avec des paysages enfin dégagés et sympas. Alternance montées/descentes, et un passage bien hard par le Pas de Peyrol qui nous met la misère. Frisquet et gros vent en haut, heureusement la descente nous met vite à l’abri. On remonte un dernier col, un arrêt resto pour une truffade mais le cuistot est déjà parti et la chambre trop chère : on repart pour une descente super agréable pour un final à Salers à 22h après 222 km et Julien a toujours très mal au dos. On décide d’abandonner. Le père de Julien peut venir nous chercher de Carcassonne, mais seulement le lendemain soir. Alors on ira à Aurillac tranquillement. Pas de réveil cette nuit-là.
Jour 4, 72--96 : réveil sous de meilleurs auspices après une bonne nuit. Démarrage à 7h. Un dernier col avant Aurillac et Julien va mieux. Arrivés en ville, on double coup sur coup deux autres équipes, Julien passe à la pharmacie et a une révélation. Je m’enfile deux chocolats chauds et un Coca au bar (purée ça fait du bien mais j’ai du mal à tout digérer d’un coup !). Mais alors avec tout ça, ça serait encore possible ? Nous ne sommes pas encore hors délai ? Un coup de fil au PGO pour être sûrs de l’heure de départ des sacs à Anglet et Stéphane au tél me répond « demain soir 20h : deux belles journées de vélo et vous êtes bons ». On reprend la route remontés à bloc, le sourire jusqu’aux oreilles. On va la n**** cette p****. 287 km dans la journée, avec des passages excellents à se laisser filer le long du Lot. Un coup de bol monstrueux avec le fil tendu au travers de la route, qui aurait pu m’achever si une autre équipe n’était arrivée une minute avant, et dont l’un des équipiers tenait le fil bien haut pour que je passe dessous : merci merci merci Fred et Patrick, saloperie d’agriculteur qui ne sait pas gérer ses vaches. Repas un poil petit dans un resto, Joffrey arrive au moment du départ. On repart ensemble et je nous emmène par mégarde dans une descente en gravel, qu’il faut remonter pour reprendre la trace, trop serrée sur le GPS. Il préfère couper dans les bois, on le rattrape un peu plus loin mais il pense déjà à l’abandon (pas à cause de mon erreur), avec une douleur persistante aux cervicales. Arrêt à Marmon-Pachas avec 1’ de recherche de campement : la mairie nous accueille avec point d’eau et des espaces abrités ; un autre participant arrive, puis encore une équipe un peu plus tard. Spot excellent, bonne nuit.
Jour 5, 96--120 : 289 km. Ça repart fort avec le moral en haut de la vague. Arrêt repas à Mugron (je ne sais plus ce qu’on y mange), puis final enivrant jusqu’à Anglet, troooop fort. Arrivée difficile sur les pistes cyclables entre les voitures. Longue pause, douche, repas, recharge batterie et corps. Sac de délestage, on se charge (trop) avec les fringues chaudes. Démarrage avec Dominique qui craint de se perdre en sortant d’Anglet. J’assure le suivi d’itinéraire mais ça me coûte un peu de cerveau. Magnifique remontée des gorges de la Nive avant d’attaquer des pentes de marteaux du pays Basque. C’est des malades. D’ailleurs, on marche dans une côte. Routes pas super roulantes et un peu enterrées dans la forêt, ou chaque descente se termine par une épingle traitresse. Arrêt pour la nuit sous le porche d’une église qui sonne toutes les demi-heures. Très mauvaise nuit.
Jour 6, 120--144 : réveil à 4h30 ; 208 km dans les Pyrénées avec 4 cols qui passent bien à la fraîche pour le premier, moins bien au chaud pour le second (merci le 32x34 !), encore moins bien au très chaud pour le troisième. Une grosse pause à Luz-St-Sauveur (1h30) permet au Tourmalet de mieux passer, malheureusement avec une nouvelle pause de 40’ à Barèges pour laisser passer l’orage. Ça aurait pu être bien pire, nous repartons quand la pluie cesse et nous n’aurons à essuyer que quelques gouttes jusqu’au sommet, en pouvant avoir le spectacle des éclairs sur les sommets environnants. Descente dans la nuit et sous une petite pluie qui ne nous incite pas à lâcher les freins. Arrivée à la base-vie, discussions et dodo tard, vraiment pas efficaces ni optimal. Pas très bonne nuit, voire mauvaise.
Jour 7, 144--168 : levés à 6h mais lent et gros temps de préparation. Départ à 7h45 ; 250 km jusqu’à 22h, dans des coins assez perdus. Arrêt pharmacie pour du Niflugel car j’ai une douleur persistante de tendinite à celui d’Achille depuis les premiers coups de pédale du matin. Tartinage en règle à chaque arrêt. Une boulange où l’on retrouve Émilie, Anthony puis Nicolas. En fin d’après-midi, arrêt dans une boulange ou la maman d’un fils commando-para récemment accidenté nous accueille comme des rois et nous file les barres de céréales de son mari, et même un Mars chacun avant de partir, délire. À Varilhes¿ si vous y allez, dites-lui encore merci de la part d’une équipe attardée de la 2500 8o)) L’heure de la pizza/Activia/méga yaourt arrive à Carcassonne. La session de la veille se fait sentir : tendon d’Achille gauche très enflammé. Une belle tendinite s’installe. On repart à 23h passées pour faire quelques bornes avant la nuit. Super abri à Félines-Minervois près d’un city stade. Arrivée à 1h, l’église sonne aussi toutes les demi-heures mais elle est suffisamment loin : super nuit de 4h.
Jour 8, 168--192 : 269 km pour cette belle tranche. Minerve. Redémarrage bien abrupt sur une petite route peu roulante. Cet excès de pente aura un effet délétère sur le tendon, plus tard. Passage par les canyons, Minerve ? magnifique. Y fait chaud mais c’est beau. Et calme. Voire trop calme ? En tout cas on avance fort, tous les voyants au vert sauf le tendon, c’est dire si c’est cool. Arrêt à la base-vie de Pézenas, un poil désertée¿ faut dire qu’on flirte avec le podium des derniers, toujours. On reste trop longtemps pour une douche et un repas et quelques litres de Coca/Ice tea. Anthony repart sans repartir, quelques autres aussi, c’est la fausse bonne idée, ce ravito : il va faire chaud et tout le monde hésite à reprendre la route. Roulage l’après-midi dans d’excellentes conditions. On pensait avancer encore un peu plus près du Géant mais la fatigue est là après une grosse journée. On s’arrête à Pouzillhac sans trouver de coin sympa alors on squatte en plein milieu du village, tant pis.
Jour 9, 192--216 : Le Ventoux. Qui ne sera pas : annulé car trop de vent au sommet. Alors nous passons par Bédoin pour rejoindre le châlet Reynard -- la côte, continue sans info du GPS, me paraît longue et très difficile. Il pleuvote. Descente pleine de vent vers Sault où vient me trouver Thierry. La classe, la chance pour moi : merci <3 8o* Redémarrage après passage par l’infirmerie (merci Raphaël). Passage délicat à la reprise : ça descend mais on est scotchés à 20 km/h à cause du vent de face. Qui se transforme en rafales latérales pas très cool. Arrêt en haut du col du Pointu pour réfléchir à la vie. Heureusement, Jan passe par là à ce moment et nous décide à nous bouger. Coup de chance, le vent se calme à la descente et est moins dangereux. Arrivés au premier village (Cucuron), stop pour refaire le plein : je suis fracassé par ces 30 derniers kilomètres. Deux tours au Spar pour une salade de pâtes, des Pim’s et une réserve de crocodiles ; ça repart avec un meilleur esprit. Sur le final, je demande à Julien un vrai repas, consistant, avec plein d’eau pour pouvoir attaquer la journée de demain sans avoir à chercher des ressources. Bien m’en a pris : on s’arrête à la pizzéria où mange un couple franco-belge dont Raphaël qui nous propose de venir loger chez¿ son logeur, parti en vacances. Excellent, on n’a pas besoin de chercher trop, et le lieu de rdv est idéalement situé sur la trace.
Jour 10, 216--230h49 : le final, sous le cagnard. Démarrage de Régusse où l’on passe une bonne nuit. Montée douce mais longue vers les gorges du Verdon, sans voitures et avant le gros du soleil, magnifique. Arrêt boulange à la sortie des gorges. Ensuite descente, traversée ATB des zones commerciales de Mandelieu avec trop de voitures, trop proches et qui vont trop vite. Et remontée raide et longue et ensoleillée (40+°) mais au calme, pour le dernier col. Vue sur la mer et descente vers l’arrivée. À peine 140 km pour en terminer. Ligne, musique, t-shirt et cadeau finisher, high five et checks. Quasi 10h d’avance sur le chrono officiel, alors que l’on alternait les pensées « ça rentre large » et « purée on arrivera jamais dans les temps » au fil des heures, ces derniers jours.
We did it!
Mais pourquoi s’être engagés là-dedans, au fait ? No lo sé. J’ai oublié. Pour la beauté du challenge, parce que ça existe. À refaire ? Pas sur ce format¿ 10 jours, ça passe vite quand on est dedans mais pour l’extérieur, bien moins. Je me limiterai donc à des¿ 1000, peut-être. Hein ? Ouais, c’est bien les 1000. Pour un peu même, on n’aurait même pas besoin de dormir.
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runstephane, dernière mise à jour : le 5 juillet 2024