Annecime |
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Annecy |
27 mai 2006 |
80 km |
5000 m D+ |
ciel dégagé et températures idéales ! |
Commentaire | Photo |
3h50, ça va chauffer | ![]() (grand format) |
4h, la foule d’Annecy | ![]() (grand format) |
1h30' de course | ![]() (grand format) |
la montée du Semnoz | ![]() (grand format) |
encore | ![]() (grand format) |
encore | ![]() (grand format) |
encore, 2h20 de course | ![]() (grand format) |
crêt de Chatillon, 1694 m, 2h28 de course et 3' d’arrêt | ![]() (grand format) |
le Soleil perce la brume | ![]() (grand format) |
arrivée sur Leschaux, 1000 m, 3h de course | ![]() (grand format) |
vue des châlets du Sollier | ![]() (grand format) |
vue des châlets du Sollier | ![]() (grand format) |
vue des châlets du Sollier | ![]() (grand format) |
vers Mont-Derrière | ![]() (grand format) |
le col de la Frasse approche | ![]() (grand format) |
le col de la Frasse approche, 5h02' | ![]() (grand format) |
arrivée sur Lathuile | ![]() (grand format) |
6h04' de course ; ravito de Lathuile, mi-parcours (!). 28' d’arrêt pour changement de chaussettes, pommade sur les pieds et dépose des frontale, vêtements chauds. Et voilà Christophe Jaquerod qui arrive et qui me prend 2h au passage, puisqu’il est parti à 6h. | ![]() (grand format) |
Christophe Jaquerod prêt à repartir | ![]() (grand format) |
ravito | ![]() (grand format) |
c’est reparti | ![]() (grand format) |
sur la route qui mène à Doussard | ![]() (grand format) |
sur la route qui mène à Doussard | ![]() (grand format) |
sur la route qui mène à Verthier | ![]() (grand format) |
à Verthier | ![]() (grand format) |
à Verthier | ![]() (grand format) |
à Verthier | ![]() (grand format) |
à Verthier | ![]() (grand format) |
à Verthier, 6h45' de course | ![]() (grand format) |
c’est parti pour une côte… | ![]() (grand format) |
pour arriver… | ![]() (grand format) |
plus tard… | ![]() (grand format) |
encore plus tard… | ![]() (grand format) |
beaucoup plus tard… | ![]() (grand format) |
au col de la Forclaz, 8h05' de course | ![]() (grand format) |
qui continu par une côte… | ![]() (grand format) |
… | ![]() (grand format) |
… | ![]() (grand format) |
pour aller au site de vol libre | ![]() (grand format) |
et ça reprend… | ![]() (grand format) |
pour aller aux chalets d'Aulps… | ![]() (grand format) |
encore | ![]() (grand format) |
toujours | ![]() (grand format) |
encore | ![]() (grand format) |
toujours | ![]() (grand format) |
puis en allant aux chalets des crottes | ![]() (grand format) |
puis vers le dernier ravito | ![]() (grand format) |
le site de vol libre | ![]() (grand format) |
en allant sur Bluffy | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
le château de Menthon-St Bernard | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
la dent du Cruet | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
le long du Mont-Baret | ![]() (grand format) |
bientôt le col des contrebandiers | ![]() (grand format) |
sur la crête, Mont-Baron, en face le Semnoz ! | ![]() (grand format) |
sur la crête, Mont-Baron, vers Lathuile | ![]() (grand format) |
sur la crête, Mont-Baron, vers Annecy | ![]() (grand format) |
sur la crête, Mont-Veyrier, bonjour les escaliers ! | ![]() (grand format) |
sur la crête, Mont-Veyrier, j’en peux plus | ![]() (grand format) |
sur la crête, Mont-Veyrier, et le temps file | ![]() (grand format) |
sur la crête, Mont-Veyrier, Annecy me voilà. En regardant bien, sur la photo grande résolution, on devine l’arche d’arrivée, située sur le pré, à gauche de la marina d’Annecy (si si !). | ![]() (grand format) |
14h23' de course, il reste vraiment si peu ? | ![]() (grand format) |
pas sûr, hein ? | ![]() (grand format) |
1h30' plus tard, l’arche… | ![]() (grand format) |
ouf ! | ![]() (grand format) |
Elle m’a bien servi cette feuille, mais j’aurais dû y faire attention avant | ![]() (grand format) |
J’ai trouvé mes limites
« Je veux une descente, je veux une vraie descente, je ne veux plus de montées, je n’en peux plus de monter... je n’en peux plus, J’EN PEUX PLUS ! » voilà ce que je me suis entendu dire, ou plutôt hurler, sur la crête entre les Mont-Baron et Mont-Veyrier. Pourtant, je l’avais désirée cette course.
Tout avait pourtant bien commencé. J’avais choisi de faire l’Annecime pour différentes raisons, principalement pour les paysages promis et pour la difficulté du parcours, 80 km et 5000 m de dénivelé positif, ce qui représentait une grosse progression après le trail du Vulcain début mars (55 km et 2200 m positifs). C’est donc heureux que je débarque la veille dans la ville. Après une soirée en compagnie du cousin Patrick (qui vaut son pesant de cousin aux Amériques !) et une courte nuit, me voilà royalement déposer vers 3 h 30 sur le lieu de départ. La météo est a priori de la partie pour la journée ; Éric Dubois, l’organisateur, nous lance un « grand beau » pendant le briefing. Il est maintenant l’heure de partir, 137 inscrits sur la course « solo », dont une quinzaine « élite » qui partira vers 6 h. Il y a aussi les relayeurs, à 4 ou à 2, qui partent un peu plus tard ce qui permettra de voir un peu de monde tout au long de la journée.
La course est lancée, je prends un rythme raisonnable pour arriver au pied de la première difficulté du parcours, la montée du Semnoz. Elle se fait sur un sentier agréable, avec quelques points de vue sur le lac, dont on devine les contours grâce aux éclairages publics. L’arrivée sur le crêt de Chatillon se fait dans la brume, que le Soleil perce timidement. Et voilà le premier ravitaillement.
Arrive donc Lathuile, petit village sympathique, sa fontaine et son ravitaillement. Ça fait toujours du bien. Surtout qu’en regardant ce qui se passe sur la place, je découvre avec étonnement et un grand soulagement un empilage de sacs plastiques numérotés, signe de mi-parcours. Je m’étais découragé pour rien dans la descente ! Le moral remonte aussitôt et je suis tellement heureux que je décide de prendre mon temps. Après 6 h 4’ de course, c’est tout de même bien mérité. Un peu de pommade sur les pieds, changement de maillot et de chaussettes, je laisse la frontale, fait le plein d’eau et en profite pour me faire doubler par le futur vainqueur de l’épreuve, Christophe Jaquerod. Eh oui, il vient de boucler en quatre heures ce que j’ai fait en six... Allez, je reprends un peu de coca avant de repartir, les jambes vont bien, le moral est au beau fixe, je suis à mi-parcours en 6 h 20’, je me permets même de faire une prévision. Au vu des résultats de l’année passée, je m’étais fixé une arrivée entre 15 et 16 heures. À ce moment, c’est plus que réaliste ; si en plus des conditions de course, le chrono s’en mêle dans le bon sens, la journée risque de rester longtemps gravée dans ma mémoire.
Enfin, la reprise n’est pas des plus sympathique, sur la route jusqu’au village de Verthier, mais ça permet de reprendre un bon rythme. La côte qui suit nous mène au col de la Forclaz, c’est un passage en forêt sur un sentier souple qui va durer pendant encore presque deux heures. Quelques trouées dans les arbres permettent d’entrevoir le lac, et au loin Annecy, qui bizarrement ne se rapproche pas beaucoup. Voilà enfin le col de la Forclaz, son point d’eau, ses touristes et sa route pour aller jusqu’à l’aire de décollage des parapentes. Le panorama offert ici valait bien ces quelques minutes sur le bitume. Mais voilà que le chemin suivi se transforme en route forestière. À propos des allées forestières, je me rappellerai maintenant ce que j’oubliais jusque là : qui dit allées forestières dit déboisement, qui dit déboisement dit soleil, qui dit soleil dit boisson. Je commets une nouvelle erreur en ne m’hydratant pas plus en conséquence, certainement la loi des séries.
Ensuite c’est assez confus, le chemin est assez rébarbatif, un peu long, voire très long. Je commence à regarder un peu plus souvent la feuille de papier sur laquelle est imprimé le profil de la course, et guette avec envie la prochaine descente, signe de ravitaillement proche. Je me fais doubler par la première féminine (qui me prend donc 2 h, elle aussi), avec qui j’arrive donc enfin au dernier ravitaillement : Ponfay. Après 10 h 40’ d’efforts, 50’avant la barrière horaire prévue1, Ponfay : 12’ d’arrêt. Je me pose, je mange quelques gâteaux secs, mais pas assez. Encore une erreur d’alimentation. Et voilà Karine Herry, que j’avais croisé la veille à la remise des dossards, qui compte 6’ de retard sur la première et pour qui le ravitaillement ne dure qu’à peine deux minutes. J’aime ce système de départs décalés, c’est la première fois que je peux vraiment voir des champions en plein effort, et ils m’impressionnent d’autant plus.
À ce dernier ravitaillement, quelques coureurs attendent des voitures. C’est la première fois que je vois des abandons en course, signe qu’il y a dû en avoir tout de même beaucoup. Je repars sans trop traîner, ou plutôt en ayant trop traîné au regard de ce que j’ai mangé. Je me suis juste renfermé un peu plus sur moi-même, heureusement que les bénévoles ont toujours un mot pour chacun. On passe devant un nouveau site de vol libre et le chemin qui nous mène à Bluffy ne me laisse que peu de souvenirs, à part des arrêts pipi qui commencent à se rapprocher, et une nouvelle erreur, de connaissance de soi cette fois ; après 3 pauses pipi en 9 h, voilà que je m’arrête trois fois dans cette descente, pour faire trois gouttes à chaque fois. Ma réaction aurait dû être immédiate à ce moment-là, mais je n’y ai pas fait attention, j’étais déjà dépassé par les événements. Et puis le village de Bluffy est traversé, nous redescendons un peu sur la route avant de remonter la colline là-bas, à peine 600 m positif et 800 négatif d’après les bénévoles du dernier ravitaillement. Les arrêts pipi continuent, mais finalement la route est assez tranquille, la marche sur du plat ou faux plat stabilisé et lisse est un bonheur, après 12 h de chemins plus ou moins tortueux.
La montée se fait doucement, je ne mange toujours pas assez, je ne bois toujours pas assez mais mon cerveau ne doit plus faire que le service minimum déjà, je n’ai pas su voir les alertes de déshydratation et de fringale. Mais voilà le sommet, hourra ! Victoire, plus que 800 m négatifs et je foulerai le bitume de la piste cyclable d’Annecy. 13 h de course, je vais exploser mes prévisions ! Ah, mais non, après une légère descente, me voilà sur une route en faux plat montant. Bon, ce n’est que partie remise, enfin le col des contrebandiers et son bénévole qui fait le contrôle et me lance un « bravo, c’est la fin, dans une heure tu es arrivé » qui me réjouit au plus haut point. Malheureusement, il ajoute « il ne reste que 200 m positifs, allez ! » Ah ! 200 m positifs, c’était pas au programme ça. Oh allez, je ne suis plus à 200 m maintenant, en 20 minutes, je devrais être en haut et puis après tout, c’est la dernière côte alors je redonne un coup à la machine, qui repart lentement mais sûrement vers le Mont-Baron, dernier sommet de l’aventure. Sauf que toutes les erreurs accumulées jusque là ressurgissent à ce moment. De l’heure annoncée par le
Heureusement, il n’y a personne dans les parages quand j’exprime ma souffrance à haute voix. Je ne sais même plus pourquoi je continue à avancer, certainement qu’au fin fond de mon subconscient, une petit voix serine « allez pied gauche, allez pied droit », puisque le physique est à bout, et que le mental n’est plus en état. Dans cette routine
Je reprends mon souffle, et la révélation de la journée me tend les bras : une assiette de pâtes en salade, avec quelques morceaux de tomates, je revis. Les ravitaillements de fin de course prennent toujours une saveur particulière pour moi, celui-ci aura été extra-ordinaire. Je reprends des pâtes, du coca, du pain, un régal. je m’allonge, me relève pour mieux me rasseoir, je suis libre de rester là si je veux, j’ai fini, j’ai fini. Je rend mon dossard à Éric Dubois, qui écoute gentiment mon avis sur son épreuve : une course dure, très dure, trop dure pour moi, mais superbe,
J’ai, en plus du t-shirt de la course lors de la remise des dossards, eu droit à un superbe sac à dos Salomon Raid Race 310, offert par l’organisateur, sans doute pour me remercier de mes remerciements sur sa prestation et celle de son équipe sur le parcours, ainsi que le parcours lui-même. Vu mon état à l’arrivée, il a dû se dire que ça valait bien quelque chose. Bigre, ça fait rudement plaisir !
Une fois dans le train, allonger sur ma couchette, les pieds sur mon sac pour mettre les jambes en hauteur, je repense à mes erreurs, qui auraient pu me coûter très cher, qui ne me coûte qu’une vision globale de mes limites du jour. J’aurais dû manger beaucoup plus, mais il est difficile de se forcer lorsque l’on a pas faim. Je sais maintenant que la crème de marrons en tube me fait un très bon effet, j’insisterai là-dessus la prochaine fois. Pour la boisson, c’est aussi difficile à appréhender, le coup de chaud dans l’après-midi n’a pas contribué au bon fonctionnement physiologique, j’ai eu quelques frissons vers Bluffy, je n’ai pas su réagir correctement en buvant énormément pour compenser une petite insolation sans doute, et une déshydratation certaine. Heureusement, le passage en routine d’une gorgée d’eau toutes les 30 secondes arrive au bon moment, m’évitant le pire.
Paris Austerlitz, terminus du train. il est 6 h 20, dimanche. Il y à 24 heures, je courais comme à l’entraînement, sur le crêt de Chatillon. Il y a 18 h, j’étais pratiquement à mi-parcours. Il y a 11 heures, j’errais sur les crêtes du Mont-Veyrier. Il y a 8 h, j’arrivais sous l’arche de la délivrance. Je pense encore à cette épreuve dans le RER qui me ramène chez moi : aux bénévoles dont il faut se méfier lorsqu’ils annoncent des temps jusqu’à l’arrivée – j’ai en effet revu à l’arrivée celui croisé au col des contrebandiers, et il m’avouera qu’il court beaucoup, qu’il connaît bien la dernière portion de la course et qu’il m’avait donné son temps de descente, à lui, donc largement optimiste... –, aux panneaux indicateurs qui sèment le doute, à mon entraînement, trop léger pour cette journée – à peine 200 km mensuels depuis le début de l’année –, aux diverses informations (compte-rendus et profils) dont je n’ai pas su profiter pour éviter les mauvaises surprises ; mais aussi aux points positifs, comme être passé de 7 h de course en montagne en mars à 16 h en mai, même si ça n’a pas été facile, à cette dose de plaisir que j’ai prise pendant au moins 13 h et surtout à la prochaine course, dont les difficultés risquent bien d’être aplanies par le mental que je me serai forgé ce week-end.
Alors la prochaine course en montagne pour le printemps 2007 ? Il y a en tellement, toutes tentantes, le grand raid 73 ? le trail des Allobroges ? le tour des glaciers de la Vanoise ?
…
L’Annecime ?
Elle était vraiment belle cette course, et j’ai une revanche à prendre il me semble.