Off des 15 (11) lacs
Vosges
1er juin 2007
82 km
4000 m D+
Brouillard et vent mais pas de pluie,
par contre les chemins sont gras
et les cailloux glissants par tout
ce qui est tombé les derniers jours.



Avec Didier en G.O., Éric, May, Stéphane, Martial.
Départ à 22h de Masevaux, et balade au fil des sentiers caillouteux des Vosges, mené par un guide et un copilote hors-pair. De lacs en lacs du Haut-Rhin, avec pour moi un rôle de lanceur de cailloux (puisqu’on ne les verra psa tous dans la nuit).
Véronique (Mme DidierP) et Fanny (Mme Hikaru) nous emmène au départ de notre périple, à Masevaux.
Première côte, mise en jambe tranquille, et rassurante pour moi. Juste au moment de partir, Je me suis tout de même demandé ce qu’il m’avait pris de répondre présent à cet off, vu les pointures intéressées. Enfin donc, Eric par tranquillement, et c’est tant mieux ! Et bientôt un premier lac (Lachtelweiher) que l’on distingue à peine, vive les cailloux. Ça continue de grimper un peu, toujours doucement. La descente suit puis une nouvelle montée avant la première explication pour les gros descendeurs, Didier part en trombe, suivi par Eric et Martial (Martial ? Eh oui, il prépare sa Transe Gaule en faisant du pas vraiment spécifique, ce qui ne l’empêche pas d’aller très vite…). J’essaie de suivre mais je suis largué, je me prends un bonne gamelle sur un poignet à la reception sur les cailloux, sans trop de mal, ouf. Nous arrivons à Sewen ou nous rallions notre 2e lac (du même nom) et où l’on croise quelques cascades certainement très jolies par temps clair. Ah oui, il a plu toute la semaine ici, l’eau ruisselle de tous les côtés, mais nous n’aurons pas de pluie pendant cette sortie, c’est plutôt sympa. Là, je prends un peu la tête en emmène le petit groupe, c’est toujours tout droit, et quand on hésite, il faut prendre le chemin qui monte, pas dur ! Suivent les lac Alfed et Neuweiher (le Petit et le Grand) et on arrive enfin au lac des Perches, lieu du premier gros ravito, avec déjà un bon quart d’heure de retard sur l’équipée de l’année dernière. 2h15 du matin, du saucisson, du pain d’épices font du bien, mais nous ne nous attarderons pas car le vent souffle et l’air est très frais.
C’est reparti pour une succession de montées descentes pas très sèches, mais très granitiques, les appuis sont fort sollicités et la nuit n’aidant pas, ma vitesse s’en ressent. Arrive enfin une grande descente qui permet au paysage de se dégager, en arrivant sur Saint Amarin. Là, 2e ravito assis, il est 5h du matin, je suis à sec d’eau à l’instant même. Nous croisons nos premiers randonneurs de la journée, en train de se préparer au sortir de leur voiture, lorsque Stéphane à une superbe réflexion, en nous disant : « pff, et ils pensent qu’ils partent tôt », réflexion qui nous amuse grandement.
Le redémarrage est un peu lent, grande montée, et les yeux qui fourmillent quelque peu lorsque je regarde le ciel, alors je regarde le plus sombre, le chemin. J’ai mes deux coups de mou coup sur coup, à une heure d’intervalle à ce moment là. Pas vraiment de déboires musculaires, mais plutôt deux gros coups de fatigue générale, due à l’effort mais surtout au manque de sommeil. Bientôt (euh… vers 7h) nous arrivons à l’auberge du Haag, à 500 m du Grand Ballon, que nous ne distinguons même pas à cause du brouillard.
Une descente et nous arrivons sur le lac du Ballon. Là, Didier commence à s’impatienter un peu, il nous faut être avant 10h à la ferme-auberge Huss, et même à 9h pour suivre le plan de marche prévu et il nous reste encore un bon bout de chemin. Alors on ne se pose pas trop, on pourra se reposer à l’auberge. S’en suit un chemin forestier qui suit les vallons, en légère descente mais qui m’impose un rythme cardiaque élevé. Je n’ai pas de cardio, heureusement. Une heure de ce sentier nous aura bien cuit. On passe le lac de la Lauch.
Ensuite, une petite montée pour finir en descente sur l’auberge… nous sommes sauvés. Eric encourage la troupe, allez dans dix minutes, nous sommes arrivés, mais ça dure. Nous sortons de la forêt pour nous retrouver dans le vent et le brouillard, et l’auberge n’arrive pas. 10h, est-ce le glas pour nous ? May veut arrêter à l’auberge, Stéphane s’est fait mal à une cheville et à raviver une tendinite vieille d’une semaine, nous ne sommes pas tous au mieux.
10h15, Huss. Arrivée à la ferme, ouf, les filles (Véronique et Fanny) nous attendent depuis une bonne heure, et ont empêché la patronne de débarrasser la table. On se précipite, commandons chocolat au lait (de la vache d’à côté), fromage, confiture de myrtille, etc. Un festin, je prends trois chocolats au lait, c’est trop bon pour m’en priver, tant pis si ça ne passe pas bien pour la suite. La patronne qui tient l’auberge sait rigoler, elle nous dit que nous avons un temps superbe pour randonner, quand on lui répond qu’il y a tout de même un sacré brouillard, elle nous répond : « Oh ça se voit que vous n’y connaissez rien à la montagne, il ne pleut pas et le brouillard n’est même pas épais ». Cette réflexion nous laisse sans voix, c’est vrai que Stéphane le Chamoniard, Eric et Didier ne connaissent pas la montagne, mais de là à dire que le brouillard n’est même pas épais, il y a une marge ! Encore une bonne rigolade ! Enfin, après une heure de festin, il est temps de repartir. Stéphane arrête là et repart avec les filles et Martial, qui lui avait prévu dès le départ une sortie courte (sic !) ; May s’est refait une santé avec ce petit déjeuner, et décide de continuer. Dans ma tête, terminer au col de la Schlucht (comme Eric et Didier l’année passée) serait déjà pas mal.
Nous repartons doucement, dans le brouillard. Mais celui-ci se lève peu à peu, nous permettant d’apercevoir quelques monts. Je ne peux pas m’empêcher d’aller gravir le Rothenbachkopf, et hop, 20 m de dénivelé de plus dans mon escarcelle ! Ensuite, grosse descente, un peu technique (pas mal de cailloux glissants) mais pas trop, je me lâche. Je parviens même à rester un peu avec Eric et Didier lorsque le sentier devient très roulant, mais il faut vraiment relancer très fort à chaque lacet. Ouch, c’est bon ! Nous croisons le lac Altenweiher, puis remontons.
Attention, montée technique. Ouille-ouille-ouille. Quand Didier dis ça, il y a de quoi se méfier. En effet, les cailloux sont transformés en rochers, c’est de l’escalade sur terrain glissant. L’eau ruisselle encore de partout, cette montée est longue et laborieuse. Une pause « barres à la spiruline » en haut nous requinque, la descente est plus douce.
Nous arrivons au lac de Fishboedle. Là nous gravissons une petite pente (très pentue) pour nous retrouver de l’autre côté, au lac de Schiessrothried. Pour regagner le prochain point de contrôle (le col de la Schlucht), il nous suffit de remonter vers le Hohneck. Le chemin qui suit en très roulant, j’en profite même pour courir un peu entre deux lacets, la montée est très agréable, parcemées de randonneurs, ce qui m’alimente un peu en carburant mental. En haut de ce passage, il faut faire un choix. May passe par un moment difficile, je préfère éviter un passage jugé de prime abord de vertigineux par Didier — qui, en bon G.O. qui se respecte, le requalifiera d’à peine aérien un peu plus tard, lorsque je lui aurais annoncé mon vertige assez virulent… sacrés montagnards ! —. Le tout réuni, et de l’avis d’Eric également, nous décidons de rentrer au plus court, au plus sûr (pour moi) par le GR5 directement au col de la Schlucht, via le Hohneck, dernier mont de la balade. Dans le final, May redécolle, et j’ai du mal à la suivre, je teste le grand secret, le final se passe donc assez rapidement, puisque nous courons ! Nous arrivons au col à 17h, après 19h de crapahute, dans un état assez frais pour commander un sérieux qui nous fait du bien.
Véronique, prévenue un peu avant notre arrivée, nous rejoint pour un dernier trajet en voiture, le retour au bercail.
C’est ce passage que j’ai le plus mal vécu… voiture+route des crêtes+bière+estomac pas forcément en forme me font craindre le pire, mais heureusement, l’autoroute et ses lignes droites arrivent à temps, ouf.
Après une bonne douche, le repas du soir (escargots, riz accompagné de vin et de formage du coin et pour finir une tarte à la rhubarbe, miam) nous remet tous les niveaux à bloc, idéal pour une bonne nuit de repos, bien méritée.

Merci Véronique et Didier, pour votre accueil chaleureux, Eric pour les conseils (mais pas pour tes talents d’informaticien !), Stéphane et Martial pour les photos, et May pour cette présence féminine !
Je suis impressionné par les qualités d’orienteur de Didier, qui ne nous aura pas perdu une seule fois, et aussi bien sûr à ses qualités de descendeur, mais ça j’en avais déjà entendu parler (cf. Ultrafondus magazine no 34), ainsi que celles de montagnard complet d’Eric, mais les 24h30 de l’UTMB 2006 ne sont pas là par hasard.

En bilan : 19h pour 82 bornes et 4000m+, moyenne incroyable, mais dans ces sentiers… ouch-aille. Deux ampoules (Les Lafuma se sont bien comportées, pour une seule sortie de 12 km auparavant) dont une qui a pété en route donc impecc, mais l’autre a résisté et m’a fait bien mal jusqu’au lendemain ; une pause dans une ferme-auberge : purée c’était trop bon ; j’ai travaillé à fond la proprioception ; il faut que je mette des piles neuves au dernier sac à Champex pour ma frontale ; une seule gamelle ; 18h59' de plaisir, je me suis dit à un moment « mais qu’est-ce que je fais là » dans la nuit en plein brouillard sur les mono-traces remplis de cailloux glissants, avec les 4 fous loin devant ; j’arpente le chemin du grand secret.




Mon équipement pour la sortie :
Au départ



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runstephane, dernière mise à jour : le 8 juin 2007